Thalie au Jardin des Nymphes par Nadège Quinssac 🧚♀️

Le Jardin d’Hespéris s’offre le plaisir de pénétrer dans le Jardin des Nymphes de Kala Beauté Créatrice afin de goûter avec délices le Bain Visage aux plantes médicinales et guérisseuses. Découvrez chaque mois un article et un audio sur un produit phare de Kala Beauté Créatrice afin d'en décrypter les composantes naturelles et végétales à l'éclairage de la Mythologie et de la Culture antique.
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Dirigeons-nous vers Thalie, la Joyeuse et la Florissante en grec…
La Muse, Thalie, préside dans le cortège d’Apollon , le dieu des arts et du soleil, à la comédie et aux festins, mais aussi à la croissance des arbres.
Et si elle est une Néréïde, Thalie est la Nymphe verdoyante de la mer, qui habite sur une île ou le long de la côte.
Elle est tout naturellement associée au cadre pastoral, champêtre, bucolique et à la verdoyante Nature ressourçante.
Thalie nous présente les quatre plantes de sa composition : l’Acacia, le Bleuet, le Thym et le Romarin.
L’Acacia, aux effluves miellés, avec ses délicates fleurs blanches rassemblées en grappes, cache quelques épines, [akis] en grec pour désigner une pointe, un aiguillon, mais qui ne laissent aucune douleur si elles vous piquent le doigt. Et c’est ainsi que l’Acacia se dira en grec [akakia], pour signifier « sans malice », « sans méchanceté ».
Alors, l’Acacia devient vite l’emblème de l’innocence et même de la renaissance et du renouveau. En Égypte, cet arbre est associé à la Déesse Neith, Déesse bienfaisante, protectrice de sa ville, à l’aspect guerrier, à la silhouette androgyne, et qui préside aux travaux de tissage et à la production de miel.
Elle sera chez les Grecs Athéna, elle-même protectrice de sa ville, Déesse de la guerre tout autant que de la sagesse et de la diplomatie. Elle cultive sa mixité en étant une jeune femme, née du crâne de son père Zeus, portant les attributs de la guerrière, et régnant sur un domaine masculin. Elle veillera aux créations artisanales et aux travaux de tissage.
Et c’est ainsi que Thalie, assimilée à l’Acacia dont on fait un précieux miel, symbolise l’énergie renouvelée, et l’éclat retrouvé.
A présent, elle nous parle du Bleuet : le Centaurea Cyanus. La Déesse Flora, Déesse du printemps fleuri chez les Romains, métamorphosa en bleuet le poète, Cyanos, après sa mort, pour perpétuer son souvenir et ses œuvres qui chantaient les bienfaits de la Terre.
Thalie nous invite à imaginer comment Déméter, la Déesse-Mère de la Terre, de l’agriculture, du grain, s’en revêtait la chevelure, accompagnée de marguerites et de coquelicots.
Mais c’est surtout, le Centaure Guérisseur Chiron qui découvre les propriétés apaisantes et cicatrisantes du bleuet, lorsqu’il blesse malencontreusement le héros Héraclès, et qu’il enduit sa blessure du suc de cette plante pour la panser.
Et c’est ainsi que le Bleuet s’appelle Centaurea et son bleu profond, semblable à un lapis-lazuli, [kuanos] en grec, provient du halo bleuté de la voûte céleste où Chiron gagne par Zeus une constellation qui lui est dédiée pour perpétuer son souvenir.
A partir de cet épisode mythologique, le Bleuet est considéré comme un remède qui guérit tout, une véritable panacée de la pharmacopée antique de l’herboriste.
Pline l’Ancien, naturaliste du I° siècle avant J.C., dira que le bleuet aide à ressouder les chairs déchirées, les plaies ouvertes, et qu’il est également très efficace et apaisant pour les maladies des yeux.
Ensuite, c’est avec un profond respect que Thalie se tourne vers deux plantes, toutes deux formant un véritable hommage aromatique dans l’Antiquité à la vie, à l’amour, au courage, entrant aussi bien dans la cuisine que dans la médecine tout autant que dans la religion.
Le Romarin, une plante sacrée dans l’Antiquité, est appelé [rhops myrinos] en grec, « le buisson aromatique qui procure un baume », ou [dendrolivanon], « l’arbre à encens », car, avec le thym et la sauge, il complète le trio sacré pour mériter le privilège d’être brûlé sur les autels des divinités. Et d’ailleurs, le Romarin est consacré à la Déesse de l’Amour, Aphrodite, que l’on fait brûler pour un effet doux et bienfaisant.
Son parfum agréable, légèrement camphré, mêlé à une pointe d’eucalyptus, rappelle l’encens, d’où son appellation en provençal d’encensier, qui tisse des liens étroits avec un de ses noms grecs.
A Rome, il s’appelle « la rosée de la mer », [ros marinus] et il est mis au cœur de la vie antique pour son effet vitalisant, énergisant, et pour sa réputation de porte-bonheur.
Le Romarin entoure les rites de passage, tels que la naissance, le mariage et la mort.
Il permet d’éloigner les mauvais esprits des berceaux des nouveau-nés et de les protéger dans un début de vie heureuse.
Porté en couronne par les mariés, il symbolise fidélité et amour et ses tiges, décorées de rubans colorés, sont offertes aux convives du banquet nuptial.
On dépose ses rameaux sur les stèles funéraires pour symboliser l’immortalité de l’âme, en lien avec son éternel vert.
On le brûle pour le culte du dieu Arès, qui n’est pas que le dieu de la guerre, mais aussi dans les temps primitifs antiques, qui est un dieu agraire. Le Romarin brûlé en fumigation permettait d’envoyer les intentions de prières vers l’Olympe.
Horace, un poète latin, rend un hommage considérable à cette plante en écrivant :
« Si tu veux gagner l’estime des dieux, porte-leur des couronnes de romarin. »
Le Romarin est utilisé dans le rembourrage des oreillers pour chasser le mauvais œil et porté en collier par les étudiants de l’Antiquité pour stimuler et favoriser la concentration et la mémoire.
Pline l’Ancien avait compris ses propriétés apaisantes comme drainantes, et tonifiantes contre les maladies.
Puis, c’est avec révérence et délicatesse que Thalie nous présente le thym…
Le Thym, [thymos] en grec « la volonté, le désir », tout autant que dérivé du verbe [thuô], « sacrifier aux dieux en dispersant la fumée », et affilié au thymus, là où les Grecs logeaient l’âme, et lieu dans l’organisme dans lequel venait se poser le pneuma, le souffle vital et inspirant de la créativité, venu des dieux qui envoient l’enthousiasme, ce transport inspiré qui permet à l’artiste de créer.
Le Thym, depuis l’Antiquité, a un pouvoir régénérant et fortifiant. En Egypte, avec la sarriette et la myrrhe, il participe au rituel de la momification pour ses propriétés antiseptiques et antibactériennes. De nombreuses traces en Grèce nous renseignent sur les usages du Thym autant culinaires que médicaux.
Hippocrate et Théophraste, médecin pour l’un et philosophe ainsi que naturaliste pour l’autre, en attestent tous les deux.
Dioscoride et Pline l’Ancien y ajoutent, au fil de leurs recherches, des propriétés toniques, antitussives, expectorantes et fluidifiantes.
Les Anciens l’utilisaient pour des bains revigorants, en fumigations purificatrices des autels, des temples et des maisons mais aussi en cataplasmes et en onction pour des massages.
Le Thym était également dédié à Vénus, et Galien, médecin grec, le préconise chez les femmes pour stimuler le flux menstruel mais aussi pour provoquer l’accouchement. Le lien avec Vénus ou Aphrodite en grec, avec la Féminité, est tout trouvé.
Il apporterait même l’énergie vitale : Aetius d’Amide, un médecin d’origine mésopotamienne vivant en Grèce au VI° siècle, écrit qu’il permet d’évacuer la colère comme la mélancolie.
Enfin, le Thym entrera par les Romains dans la composition de cosmétiques, là encore, un clin d’œil intéressant à la Déesse de la Beauté qu’est Vénus.
Le Thym serait né, d’après les sources mythologiques, d’une larme versée par Hélène, enlevée lors de la Guerre de Troie par Pâris, un des fils de Priam, roi de Troie. Et c’est ainsi qu’on confère au Thym son aspect sacré, lié au Féminin.
C’est à la fin de son voyage aromatique et fleuri que Thalie nous invite alors à essayer en conscience son Bain au Visage pour toutes ses propriétés bienfaitrices et à le relier avec déférence à l’Antiquité. Nous comprenons ainsi d’autant mieux toute la magie de Thalie qui nous éclaire sur la présence du grec et de ses trésors au cœur de notre vie et de notre beauté personnelle.
Ce fut une belle invitation au Jardin des Nymphes… Nous remercions Thalie qui nous accompagnera pour prendre soin de nous dans cette transition en douceur vers l’Automne…
Nadège @au_jardin_d_hesperis
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